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42Tv Balade en ville I Square Jovin-Bouchard : quand l’histoire se cache à l’ombre des arbres


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[ Balade en ville ] Au cœur battant de Saint‑Étienne, juste en face du musée d’Art et d’Industrie, un écrin de verdure respire discrètement : le square Jovin‑Bouchard, aujourd'hui renommé Square des Ordres Nationaux. Un refuge piéton où l’on s’arrête, où l’on souffle, où les Stéphanois se croisent sans se presser. Sous les arbres, sur les bancs, la ville semble ralentir… mais un détail attire l’œil, comme un clin d’œil du passé.

Car ici, la véritable vedette n’est pas toujours celle qu’on croit.
Cachée dans la douceur du square, “L’Enfant au masque”, œuvre de Louis‑Auguste‑Hippolyte Delafontaine de Champigny, fondue en 1870 par les mythiques fonderies du Val d’Osne, observe les passants.
Un bronze délicat, patiné par le temps, représentant un gamin espiègle brandissant un masque de théâtre. Une scène figée, mais pleine de vie : le regard pétillant, les drapés subtils, la malice d’une enfance qui joue à se cacher pour mieux se révéler.
Une sculpture rare, témoin d’un XIXᵉ siècle où l’art décoratif se mêlait à la poésie du quotidien.

Mais au centre du square, un autre monument impose le respect.
Un monument que l’on remarque… sans toujours le connaître.
Le monument aux combattants de 1870‑1871, signé Vermare et Varinard des Côtes, dominé par le fier coq gaulois de Lecourtier.
Un hommage puissant à une guerre souvent oubliée, la guerre franco‑prussienne, dont les monuments commémoratifs sont aujourd’hui parmi les plus rares de France.
Celui de Saint‑Étienne fait partie des quelques survivants encore visibles dans l’espace public.
Il raconte une page douloureuse de l’histoire nationale : la défaite, l’Annexion, les soldats tombés, les familles endeuillées… mais aussi la volonté farouche de mémoire, de dignité, de reconstruction.
Chaque détail sculpté porte la marque de cette époque : les uniformes, les attitudes, la symbolique patriotique, le coq dressé comme un défi lancé au destin.
Il fut inauguré le 29 mai 1898 par le Président de la République Félix Faure. Contrairement à la plupart des autres monuments stéphanois en bronze il est resté intact au cours de l'occupation allemande 1940-1944.

Autour de lui, la vie continue.
On y déjeune, on y lit, on y rêve.
Le square Jovin‑Bouchard devient alors un lieu où l’histoire et le présent se frôlent, où l’art dialogue avec la mémoire, où chaque pas raconte quelque chose.

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